On peut dire que la date de naissance de l’amplificateur électronique remonte à 1907 quand Lee de Forest eut l’idée d’insérer une grille entre l’anode et la cathode d’une diode. Il devenait ainsi l’inventeur de l’audion. Premier nom de la triode, ce tube à vide capable de provoquer l’amplification d’un signal électrique. Brevet aussitôt attaqué pour plagiat par le Britannique John Ambrose Fleming. D’autres de ses brevets furent attaqués, selon la rumeur de la communauté, mais ce ne sont pas nos oignons (ou ognons comme le suggèrerait l’une de nos plus importantes réformes), d’autant que la question relève à présent de l’histoire, ceci vu par nos générations.
Ayant bien connu Triode et ses deux cousines (Tétrode et Pentode, aucun rapport avec la mythologie grecque) dans l’enseignement que j’ai reçu, elle est ici en bonne place bien que nos générations fussent devenues irrémédiablement celles des circuits intégrés.
Suivra le transistor bipolaire aujourd’hui pratiquement boudé, mais que j’ai connu à ses débuts, tout d’abord comme une transcription de la triode. Et puis l’intégration, avec des progrès énormes et rapides. C’est à Thomson-CSF, à présent Thalès, que j’ai connu l’amplificateur opérationnel, dont j’ai fait un grand usage, ce triangle à impédance d’entrée infinie, surtout pour mes filtres actifs. Et puis le TEC, le MOS, le CCD !
La technologie pédalait si bien que je crains que les chapitres qui suivent n’apparaissent que comme un récit plus ou moins décousu, à l’image de celui d’un ancien combattant. Mais qu’importe. Je vais dire comme Gustave Flaubert :
Ce que j’entreprends est insensé et n’aura aucun succès dans le public.
N’importe, il faut écrire pour soi avant tout. C’est la seule chance de faire beau.
(Correspondance)
On comprendra donc que ce qui suit est loin d’être exhaustif pour qui aurait un regard d’électronicien accompli. Mais c’était pour moi l’occasion de revoir les principes fondamentaux de la fonction amplification, comme la linéarité et les problèmes de distorsion, mais aussi de retrouver quelques montages élémentaires à travers différentes technologies.
Entre nous, et je dois d’abord me l’avouer, à l’occasion de cet exercice périlleux de retour en arrière, j’ai eu l’impression non pas de réviser, mais plutôt d’apprendre. Comme quoi la citation de page d’accueil empruntée à Paul Doumer prend tout son sens. Peut-être pour avoir pris le temps de réfléchir à des problèmes de fond et non pas de disposer d’une grosse batterie de formules prêtes a surgir pour l’application présente et les meubles à sauver.
Le problème de l’examen qui était un amplificateur à triode (en classe A, fort heureusement), ne m’avait pas déplu, à l’époque. J’avais moins apprécié l’exercice complémentaire sur le transistor bipolaire.
Remerciements
Il s’agit un domaine de la physique pour lequel je ne pense pas avoir nourri de grand amour. Mes notes manuscrites étaient restées disparates et plus ou moins incomplètes. J’avais conservé fort heureusement quelques ouvrages utilisés à l’époque. Et puis tout ceci a pu être rassemblé et remis en forme grâce à l’aide de Wikipédia pour retrouver et ressentir les fils directeurs, sans compter la vision actualisée des choses. Bref, je ne regrette pas de m’être soumis à l’exercice. Me voici non seulement retraité, mais de plus recyclé !