Reprenant mes documents, il m'est revenu à l'esprit une anecdote, bien à propos pour une introduction à nos réseaux linéaires.
Faculté des Sciences de Dijon, dans les années 1960. Premier amphi du certificat d'électronique. Le professeur avait risqué à ses étudiants cette question dont il attendait des réponses :
— Comment définiriez-vous l'électronique ?
La plupart des suggestions avaient été orientées vers le passage de l'électron au sein du vide ou de la matière, les techniques de détection, d'amplification, de codages de messages, de stockage de l'information... Ma proposition, timidement risquée, l'avait un peu surpris, mais il avait apprécié :
— C'est l'étude des réseaux... sans préciser (et pour cause) s'il en existait des linéaires et des non linéaires.
Comme il souhaitait que cette interprétation fût justifiée, je lui avais répondu que ces réseaux représentaient ce qui permettait de faire circuler du signal un peu partout. Je n'avais alors pas songé au verbe véhiculer, plus approprié.
J'allais découvrir quelques minutes plus tard que les chapitres d'introduction à notre cours étaient effectivement ceux qui définissaient la linéarité, une autre utilisation du calcul matriciel, ces théorèmes fondamentaux de la transformation des circuits vers des aspects plus simples.
Toutes ces choses importantes apprises alors reviennent avec le domaine des réseaux linéaires tel que nous l'entrevoyons avec le souvenir et une certaine nostalgie.